Tel un aristocrate descendant majestueusement de son véhicule, Khylens Moongate posa pied à terre sur cette terre déjà conquise. Comment cela un aristocrate ? Il avait un rang bien plus élevé bon sang ! Le rabaisser ainsi entraînait souvent des malheurs. Seulement, cela dépendait de la façon, si ce n’est que pour rigoler, et de la personne, si c’est un rigolo, ou quelqu’un sans intérêt véritable.
Une épopée était sur le point de débuter. Mais qu’est ce que le monde peut y trouver d’intéressant ! Plus personne ne fait attention au moindre geste qu’il fait, tout le monde a dors et déjà oublié qu’un simple mouvement, qu’il tourne une page tout bêtement, qu’il frappe des mains, que tous ces petits gestes infimes contribuent à la création d’un monde dans l’infiniment petit. Mais qu’importe ! Cette anecdote ne sera pas retenue. De toute manière, à quoi bon savoir cette petite et infime chose dont personne ne s’y intéresse.
Revenons donc à ce jeune homme plutôt élégant dans sa façon d’agir. Une posture droite mais tout aussi nonchalante, un costume noir à moitié défait au niveau du buste que tout le monde appelle uniforme. Soit, un élève comme les autres qui ne cherchent rien d’autre que le plaisir de trouver une douche et des draps dans lesquels dormir la nuit. Même si la nuit n’est pas destinée à dormir pour Kye.
Le dénommé Moongate zieutait un peu partout, lançant des regards vaguent dans la pièce si immense. Une pointe de nostalgie fit effet en vu d’une porte. Une simple porte qui recélait tant de souvenirs mémorables. Khylens détourna la tête. Il y avait certes quelques élèves qui le regardaient de temps à autre. C’est toujours comme ça quand quelqu’un arrive de toute évidence. Kye plongea sa main dans ses cheveux, se demandant franchement si cet internat avait changé… ou pas. Et apparemment, nous étions loin du compte.
Ses yeux rouges sang croisèrent ceux d’une demoiselle qui passait par là. Celle-ci se mit à rougir comme une pivoine, et le jeune homme ne put s’empêcher de faire bonne mine. Bien qu’intérieurement, il se faisait une grimace de dégoût.
*Combien d’année on passer depuis que je suis là… ? Et combien de temps faudra-t-il pour éviter ce genre de chose ?*
Khylens entama sa marche magistrale vers les escaliers. Une main dans la poche, l’autre tapotant légèrement sa jambe avec un rythme irrégulier. Cependant, il arrêta sa déambulation en entendant quelque chose d’étrange… Le silence. Quelque chose de bien rare dans les couloirs, et surtout dans le hall. Peut-être que ce serait mieux de rester ici après mûre réflexion. On est toujours sûr qu’un camarade de chambre puisse faire du chahut dès qu’on arrive dans l’enceinte de celle-ci. Mais maintenant, pourquoi ne pas profiter un instant de cette mélodie sourde. Même s’il était sûr et certain qu’elle se brisera un moment ou à un autre.